Commentaire ou comment taire ?
Ecrit dans : Psycho
Nous vous est-il pas déjà arrivé dans un blog lorsqu’un article vous plaît, d’hésiter à écrire un commentaire ? Outre la qualité d’un article c’est comme si on ne s’autoriser pas à le faire. En faisant des recherches sur le mot blogologie, je suis tombé sur cet article intitulé “psychologie du commentaire” où l’auteur nous expose ses raisons l’empêchant de commenter les articles de ses blogs préférés. Pour comprendre ce qui se joue là, il faut garder à l’esprit que le web c’est du groupe ou plutôt des groupes.
Extrait de l’article :
1/ Rester invisible, observer ne pas se manifester.
J’aimais rester discret et invisible (oui, contrairement à ce que pourrait laisser croire un commentaire laissé chez Mathieu sur les souvenirs d’églises, j’aime être dans l’ombre
). Et puis, surtout, commenter sur un pédéblog, c’est laisser une première trace…
2/ Je ne suis pas chez moi, je ne vais pas m’incruster dans ce groupe.
Les blogueurs et ceux qui les commentent avaient l’air de se connaître si bien. Ils semblaient être une bande d’amis. Pour moi, commenter, c’était me taper l’incruste dans un endroit où je n’avais pas été invité.
3/ Ce que je vais dire ne va pas être intéressant aux yeux des autres.
(Oui parce qu’en fait, il y a une troisième raison, elle vient tout juste de débarquer dans ma p’tite tête…). Je crois que je n’avais rien à dire d’intéressant. Rien de plus que ce qui se disait déjà, je n’avais rien à apporter et puis ils avaient déjà tant de commentaires que ma modeste contribution n’aurait pas valu grand-chose. En plus, ils écrivaient tellement bien, je me sentais incapable d’écrire quelque chose qui serait à la hauteur.
Cette façon de réagir est typique, des angoisses, des doutes et des questionnements que se pose un nouveau membre lorsqu’il va intégrer un groupe. En effet, après un tour d’observation où la personne ne veux pas être vu par le groupe dans un premier temps, se pose la question du droit d’y rentrer : “Ne fais-je pas déranger, aurais-je ma place ?”, “Vais-je m’y sentir comme à la maison ?”, “Est-ce que je peux faire partie de cette maison groupale, de cette bande d’amis ?”. Très souvent la page d’index s’appelle « home », la maison : “Ai-je ma place dans cette demeure?”.
Suite à cette question vient celle de “Quelle place vais-je tenir ?”, “Si j’ai ma place, quelle sera-t-elle ?”, “Vais-je être l’idiot du village?” ou pour parler web le boulet de service?
Cette crainte d’être le bouc émissaire, le mauvais objet est représentative des fonctionnements groupaux. Si pour se constituer, un groupe a besoin de se construire un espace psychique commun, une des conditions nécessaire est la désignation d’un mauvais objet. Didier Anzier parlait de clivage du transfert (l’illusion groupale : un moi idéal commun), c’est à dire que pour le bon fonctionnement du groupe ou plus précisément pour que l’illusion groupale se maintienne, toute la haine, et l’agressivité du groupe doit se focaliser sur un objet. C’est un clivage dans le sens où tout le mauvais est projeté vers un objet et tout le bon est réparti dans le reste du groupe. Ainsi, il y a cette crainte d’être cet objet, peur qui se pointe à nous dans certaines conditions. Quelles sont-elles ?
On peut en emmètre au moins une à partir de l’article cité. En effet, si la personne a peur de ne pas être accepté en tant que tel dans cette bandes amis mais qu’elle se retrouve dans ce groupe sans y être : « je poste mais je dérange », « je suis un étranger dans cette demeure (home) mais je suis quand même venu », il est certainement possible que se constitue alors une crainte persécutive. L’étranger présent a cette particularité d’être dans le groupe sans l’être. Et ceci parce que le clivage, sépare et inclus tout à la fois : “tu existe en tant que rejeté. mais c’est ici que tu es rejeté pas ailleurs.”
Tags:blogologie, internet, psychanalyseArticles relatifs
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