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17 mai 2008

Je ne pense pas donc je ne suis pas

Ecrit dans : Psycho

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Texte de Guy Massat:
http://www.cercle-psychanalytique-paris.fr/

“L’inconscient c’est « Je ne suis pas ».
Merci d’être venu. Merci pour votre courage. Merci pour votre courage
car, l’inconscient ça fait peur. Il se pourrait bien même que le mot
inconscient, ce signifiant, dès qu’on l’interroge, ou que simplement on
le prononce, ait des effets de sens perturbateurs qui détermineraient, à
notre insu, des comportements de rejet. L’inconscient nous fait peur car
l’inconscient c’est comme l’ananké des Grecs, le destin, la nécessité, à
laquelle sont soumis sans exception tous les êtres vivants, les dieux
comme les hommes, « nul vivant ne peut s’y soustraire », explique
Freud, dans « Au-delà du principe de plaisir ». L’inconscient nous fait
inconsciemment peur. Pourquoi ? parce que dans l’inconscient : nous ne
sommes pas, nous dit Lacan. Dans le conscient nous-sommes, plus ou
moins tranquille ou avec une certaine intranquillité diffuse, mais nous
sommes. Par contre dans l’inconscient nous ne sommes pas.
L’inconscient c’est « Je ne suis pas ». C’est que pour l’inconscient le
conscient n’est qu’un fantasme, et fantasme a pour racine fantôme.
Personne n’aime être réduit à l’état de fantôme. Dans « La logique du
fantasme » Lacan sépare l’inconscient du ça. Avec le ça nous pouvons
dire
« je ne pense pas » et, comme vous pouvez le penser, « je ne pense
pas » reste encore une pensée. Ainsi, le ça pense , le ça parle, le ça
imagine , le ça désire. On peut très bien s’en arranger. En revanche,
l’inconscient c’est : « je ne suis pas ». Je ne suis pas mon corps, je ne
suis pas mon esprit, je ne suis pas mon ça. Si je ne suis pas ce que je
suis, je ne suis rien pour le conscient. Je passe tel un fantasme Je passe
avec l’inconscient continuellement à l’extérieur de ce qui m’englobe. Et
là, tout le monde a peur. C’est normal. On veut bien ne pas penser mais
« ne pas être » nous terrifie. Qui voudrait à ses propres yeux cesser
d’exister ? Même Achille aux enfers, lui qui a connu la renommée la plus
grande, dit qu’il préfèrerait « être un gardien de vaches, au service d’un
pauvre fermier qui n’aurait quasiment rien à boire et à manger » plutôt
que de ne pas être. Même celui qui se suicide ne le fait, en toute rigueur,
que pour sauver son être. « Adieu humanité cruelle », ma mort montre
que par delà toi, je suis mieux que toi, c’est-à-dire un être beaucoup plus
être que toi. Mieux vaut être un lion mort, qu’un chien vivant.
L’inconscient c’est l’ordre du devenir et l’être c’est l’ordre du conscient.
Que sommes-nous si nous ne sommes pas ? Nous sommes du devenir. Si
je ne suis pas, je deviens, mais je deviens quoi ? « Deviens ce que tu
es » dit Pindare, c’est-à-dire du devenir. Mais si je deviens je ne suis
pas, je suis personne, je suis vide, je suis rien, je suis non-né, disparu
depuis toujours. Vous connaissez les dernière paroles de Lacan sur son
lit de mort . Elles illustrent le séminaire de toute sa vie : Il a dit au
moment de mourir :« je suis obstiné, je disparais »…”

Lire la suite : L’inconscient c’est “je ne suis pas”

Si je cite ce texte, ce n’est pour une nulle autre raison que de souligner que d’emblée la psychanalyse définit son champ dans ce qu’il convient d’appeler : refus de notre nature. Ce qu’un certain idéalisme chère à Descartes, a définit notre nature dans une positivité : l’homme est conscience, l’homme est être pensant, homme conscient de ce qu’il dit, de ce qu’il est, il sait ce qu’il est, la psychanalyse, elle, remet les pendules à l’heure (leurs) ou plutôt, selon le point de vue, la dérègle, en étendant, l’humanité à ce qu’on convient d’appeler l’inhumain. Au final nous sommes dans ce qu’on dit ne pas être. Pour le dire autrement nous définissant “humain” par une dénégation. Ce qu’on classe dans l’inhumain comme horrible, amorale, seul l’homme en fait la démonstration dans les actes.

Si Freud, souligne : “rien de ce qui est inhumain ne m’est étranger” et qui par là rejoint l’inquiétante étrangeté ou plutôt devrait-on dire le “non-familièrement intime” (traduction personnelle), on pourrait y préciser que cet étranger inhumain, se recouvre souvent dans des actes, que seul l’homme produit. Autrement dit, un retour incongru et étonnant du refoulé sous la forme d’une-bévue. Une bévue, tellement regrettablement inattendue qu’elle est devenu acte. Concluons donc en laissant une parole fortement appropriée de Jacques-Alain Miller :

« Ce que tu as voulu et que tu ignores, ce sont les conséquences de tes actes qui te l’apprennent »

Lettres à l’opinion éclairée

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