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31 mai 2008

Séduire pour blogguer

Ecrit dans : Psycho

love jisee

Si l’on pourra me faire remarquer qu’affirmer que le bloggeur pour amener du monde doit séduire son lectorat, revient à enfoncer une porte ouverte, il ne serait pas illégitime de ma part de rétorquer que ce qu’on nomme séduction en psychanalyse implique bien plus ce que communément nous mettons dans la séduction. Ce billet n’aurait jamais, d’ailleurs, existé, si Melody, dans un commentaire ne m’avait pas fait remarquer cette dimension de la séduction. Comme quoi la question n’est pas si simple (oui,oui je sous-entend que si mon génie n’y a pas pensé, c’est que c’est inéluctablement complexe lol).

En psychanalyse la séduction peut se comprendre selon deux axes:

La séduction de type narcissique qui se résume à s’aimer à travers les autres dans les sens où on les séduits pour qu’ils nous renvoient une image aimante de soi : « à travers vos regards aimants je m’y vois et je me vois être aimé. Donc je m’aime ». Si ce type de séduction est à son paroxysme dans les personnalités de type narcissiques, elle en est une composante organisatrice de la personnalité de chacun. C’est un vecteur social qui prend source dès le stade du miroir, si brillamment analysé par Jacques Lacan.

L’autre type de séduction n’exclut en rien la première et peut s’y intriquer. Plus précisément, l’une et l’autre peuvent se faire écho et être un moyen de l’autre. Cet autre type est celui qui est le plus connu en psychanalyse car cette dernière a commencé avec elle. Cette séduction, est de type hystérique, elle détermine nos rapports avec nos modèles, nos parents etc. ce qui est recherché c’est l’amour non pas de soi mais de l’objet aimé. Elle rejoint la séduction narcissique lorsque que le processus de l’identification réussie. En effet, Freud, avait décrit le premier lien d’amour comme étant une identification primordiale. Autrement dit on s’identifie à l’objet aimé. Si l’on s’y identifie c’est parce qu’on l’aime. Du coup si l’on met en soi un objet qu’on aime et que donc celui-ci devient une partie de soi, dans ce cas, alors, ceci revient à aimer une partie de soi-même. C’est en sommes un processus de va et vient entre l’extérieur et l’intérieur puis inversement. C’est ainsi que ce créé un lien entre soi et le monde.

Maintenant, le lecteur pourra a juste titre poser la question : aimer l’objet, certes, mais quel est-il ou plutôt qui ? Si vous vous posez cette question une voie de psychologue s’ouvre à vous (eheh)

Si primordialement le premier lien d’amour se fait à l’égard de la mère. Le père on fera aussi l’objet dans un second temps mais de façon différente.

Pour comprendre ce type d’amour, il faut que je dise quelques mots sur la fonction paternelle, fonction qui a une large part dans les théories de Lacan (oui encore lui, j’adore ce type). Si Lacan parle autant du père c’est pourtant chez Freud que tout commence. Mais cet homme fut guidé par ces patientes hystériques (oui le savoir commence toujours avec les femmes, pas seulement hystérique d’ailleurs). Je vais être bref car il ne sera pas utile de tout dire (de toutes façon, ce n’est pas possible). Il est alors convenu que ce que je vais dire ne résume pas toute la fonction paternelle, et que j’en évoquerait qu’un petit aspect. Ce père sur le plan symbolique a pour fonction d’ordonner une loi, de poser un interdit. Cela s’explique car il est celui qui va séparer l’enfant de sa mère : c’est parce qu’il y un père qui est l’objet du désir de la mère et qu’il est celui qui peut lui donner ce quelque chose que l’enfant n’ a pas, que ce dernier apprend avec amertume qu’il n’est pas tout pour la mère : « il y a donc un être qui a un tel pouvoir, cet être j’en suis aussi un successeur. Il peut m’indiquer une voie à suivre car il a ce pouvoir ». C’est dans ce contexte entre autre que l’enfant rentre dans la loi du père. Mais ce pouvoir n’est possible que si la mère le fait exister puisque c’est à travers le fait que l’objet du désir de la mère ce fait à l’endroit du père, que l’enfant s’intéressera à ce pouvoir. Deux voies peuvent alors s’ouvrir : l’identification et être aimé.
Ainsi, la séduction dans la position hystérique vise être aimé de cet être qui est supposé avoir ce pouvoir qui ordonne une loi. S’il est aussi vrai qu’on cherchera à être comme cet être en tant qu’il est supposé ne pas être dépourvu de ce pouvoir, nous ne tombons pas pour autant dans une alternative binaire entre séduction et identification puisque l’identification est le premier lien d’amour : s’identifier à l’objet aimé.

A partir de là nous pouvons faire remarquer la complexité du processus de séduction sur les blogs. En effet, ceci ne se réduit pas à séduire des extensions narcissiques de soi-même. Elle vise aussi ce qui fait office de fonction paternelle sur le net et plus particulièrement dans les blogosphères. Dans ce contexte, on peut rencontrer des pères symboliques de différentes manières. Ce qui pourrait venir le plus vite à l’esprit sont ces bloggeurs qui ont acquis de grandes compétences et connaissances faisant d’eux des influenceurs. Sauf que sur le web nous sommes tous réduit à une loi implacable. Petite devinette : qui sur le net fait la pluie et le beau temps ? qui régie par ses règles le bon référencement des blogs ? Qui nous oblige à adapter nos outils pour ne pas êtres bannis ? qui nous donne une note tous les 3, 6 mois ? Qui hiérarchise l’importance d’un blog en fonction de critères qui parfois nous échappe ? Qui est celui que d’autres puissants cherchent à dépasser ? Qui mène la danse ?

Oui, oui il s’agit bien de Google (et ses fameuses Google dance) qui par la loi qu’il impose (il nous impose sa loi) incarne une fonction paternelle. Et d’ailleurs pas n’importe quel père. Une sorte de méta père, ce que Freud appelait « père de la horde primitive » (cf Freud, Totem et tabou,1911), celui qui jouie de tous les pouvoirs. Cette place est peut être envieuse, mais en appelle au meurtre : il y aura toujours des fils qui voudront cette place.

Maintenant je m’attend à la critique que tous ceci n’est que théorie phalocratique, qu’encore une fois la psychanalyse fait preuve, lâchons le grand mot, de machisme ! En effet, l’on pourra reprocher que ces conceptions inféodent le pouvoir au masculin. Je crois qu’il serait alors important, au risque d’être lourd, d’insister sur ce que j’ai évoquer plus haut. Si ce pouvoir est celui du père symbolique, ce n’est qu’à une seule et unique condition : c’est la femme et la mère qui le donne, le fait attribuer, le suppose chez le père. Elle est donc la source de ce pouvoir, qu’on appelle depuis Lacan, le phallus (qui ne se réduit pas au penis). De plus, je pense qu’il est important de rappeler comment la psychanalyse débute. En effet, ce savoir sur l’inconscient que commença à tirer Freud, n’est venu que de sa rencontre avec ces patientes hystériques qui l’invita à se taire. La psychanalyse commence avec le travail de Freud sur ce que dit l’hystérie à propos féminin. Plus tard lorsqu’il introduira le concept de pulsion de vie, qu’il appelle aussi Eros, il précise que cette conception recouvre celle de Socrate et Platon. Dans le banquet qui est un récit sur l’amour, Platon écrit à travers le récit de Socrate, que ce dernier a appris sa conception d’Eros par une prétresse, Diotime. cette conception génialissime de l’amour, Socrate le doit à une femme.

D’ailleurs, cet article n’aurait jamais existé, et du coup je n’aurais sans doute jamais fait de rapprochement entre Google et la fonction paternelle, si Melody, donc une femme, ne m’avait pas fait une remarque sur la séduction dans les blogs. Est-ce dans la séduction que je me suis mis à écrire ce si long article ? Je répondrais que les fameuses muses, celles qui inspirent sont des femmes dans la mythologie grecque. A mon avis, ce n’est pour rien. ;)

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