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12 mars 2008

Blog et capacité d’être seul

Ecrit dans : Psycho

ship.pngRécemment dans un billet sur Kübermensch, j’évoquais avec humour le fait que les bloggeurs étaient des personnes qui s’emmerdaient. C’était évidemment de l’ironie. Mais derrière une telle exagération, il y avait un propos tout à fait sérieux.
En effet, ce que je parodiais c’était l’idée que les blogs rejouent, réactivent notre capacité d’être seul en présence des autres. On est seul à écrire mais potentiellement d’autres peuvent nous lire. Afin de comprendre cela il est utile de s’arrêter quelque peu sur l’étymologie du terme « Blog » forte instructive à ce propos.
Comme beaucoup le savent ce terme et le diminutif de « weblog », lui même contraction de « web » et de « log ». Si « web » ne nécessite pas d’explication, « log » quant à lui mérite qu’on s’y attarde.

ecouter

Dans ce document audio, Alain Rey, nous apprend notamment que « log » désignait à une époque le journal de bord du capitaine d’un navire (nous reviendrons sur le sens originaire de ce terme dans un autre billet) : Face à sa solitude le capitaine écrivait ses itinéraires.
Le blog de part sa publication sur un média de masse est lu par d’autres et est prévu à cet effet. Le bloggeur est seul mais à la lecture de la présence des autres.
D’ailleurs on peut noter que dans “weblog” il y a “we“, “nous” anglais. Et c’est justement le « we », le nous qui est passé à la trappe. Cet éjection du « We » ne se ferait-elle pas pour mieux en appeler le retour des autres par les commentaires, les votes et le trafic ? Je me lance ici dans une hypothèse un peu bancale en disant que d’une certaine manière nous aurions affaire à un mécanisme comparable à la forclusion où le « We » est éjecté symboliquement pour mieux le faire revenir dans le réel comme en dehors de soi : les autres. Remarquons l’éxistence de tous ces outils qui sont autant d’indices de la présence des autres : commentaires, système de vote en tout genre, outil de calcul du trafic, référencement des liens entrants sur son blog etc.
Le bloggeur est seul mais il veut s’assurer qu’on le lise et aime qu’on lui indique la présence des autres. Autrement dit, à la fois il veut être seul et s’assurer qu’il l’est en présence d’autrui. Est-ce la condition pour élaborer une solitude saine ?
A en croire Winnicott : oui. Dans son article « la capacité d’être seul en présence de la mère » , l’auteur nous explique qu’il est crucial pour son développement psychique que le nourisson puisse développer une capacité d’être seul en la présence de sa propre mère. Or ceci ne peut se faire que si la mère a été suffisamment présente afin que l’enfant puisse la constituer en objet interne.
Ainsi, on pourrait emmetre l’idée que les indices de la présence des autres, ce qui atteste de leurs existences, permettraient d’élaborer la capacité d’être seul dans le web : au départ dérrière l’écran, le sujet est seul.
Si je précise “capacité d’être seul dans le web”, c’est tout simplement pour défendre l’idée que trop rapidement, certains conçoivent le web comme la compensation de le réalité extérieur hors web : ceci est de la psychologie de comptoir, ne tombons pas nous psychologues dans la facilité.Si notre histoire dans le web n’est pas étrangère à notre propre histoire : ce n’est pas forcément dans la frustration de l’un que l’autre prend son essort, ça serait confondre là les deux espaces.

Je pense ainsi que nous devons concevoir les choses en terme «d’être-au-web» pour reprendre l’expression de Yann Leroux. Autrement dit, notre façon d’etre dans le web se joue dans le web par rapport a ce qui est propre au web.
Si un besoin d’élaborer la capacité d’être seul se fait sentir sur le net, cela ne signifie en rien que ceci n’ait pas été fait hors web. Ainsi le blog serait plutôt une tentative de construire un espace personnel (le home) sur le net tout en étant dans le lien avec les autres. Voilà la question qui s’élabore : soit-même parmi les autres sur le net.
Si le web est une vaste étendue, tel un océan qu’on explore avec un navigateur où l’on peut rencontrer et se faire attaquer par des pirates, elle n’est pas les vagues ni l’eau mais les autres. Si le log du capitaine permettait à celui-ci de faire avec sa solitude dans les vastes océans, le we(b)log quant à lui élabore « l’être au web » du sujet parmi les autres internautes. Ce n’est plus une conquête d’un vague espace inconnu mais un conquête sociale et groupale.

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