Blogs, traces et possessions

sumerien

Pourquoi voulons-nous tant laisser nos traces sur le web ? En effet dans beaucoup de cultures la trace marque (en même temps une trace ne peut que marquer) la possession à quelqu’un ou à quelque chose : famille, clan, totem etc. Ainsi dans les opérations où l’on marque, la possession n’est jamais loin : marque de fabrique, marque démoniaque, armoiries. Ne dit-on pas : “c’est pas à toi y a pas marqué ton nom dessus” ? Oui l’écriture ne sert pas qu’à s’exprimer, ça n’en n’était même pas le but à l’origine.
Ici nous touchons à une phase de l’écriture avant qu’elle soit inféodée au langage oral et donc au primat du signifiant. En effet l’écriture est née en Mésopotamie. Et dans sa première phase uniquement sumérienne : l’écriture servait au dénombrement, à la comptabilité de ce que chacun possédait (nombre de vaches par exemple). Ce n’est qu’avec l’apport sémitiques des akkadiens que l’écriture prendra la double articulation du langage permettant l’expression des sentiments*.
Or la psychanalyse nous apprend que l’on garde trace des développements antérieurs. Ainsi dans les blogs ou dans les services de web 2.0 qui sauvegardent nos activités, garderions-nous pas une trace de la genèse de l’écriture ? Mais dans ce cas que chercherait-on à posséder avec le blogging ?

Et vous quels sont vos pistes ?

—————–
* Sur ce passage à la seconde phase, je vous invite à lire les travaux de Jean Bottéro, le plus spécialiste de la civilisation mésopotamienne

Tags:, ,

Articles relatifs