La Blogologie

web.pngAfin d’ouvrir une série d’articles sur les Blogs et surtout pour pouvoir les lier par un mot clé qui leur est propre et unique, j’ai décidé d’utiliser le terme de Blogologie. Ce mot d’autres avant moi ont pensé à l’utiliser et il a même eu droit à une définition sur ce glossaire québécois : “Étude scientifique du phénomène des blogues et de la blogosphère.”. Le « Logos » en grec est d’abord un discours sur un objet donné. Ainsi, si un certain nombre de grands connaisseurs ont développé une véritable science des blogs et la transmette(cf les articles de conseils que donnent Eric Dupin pour augmenter le succès d’un blog), c’est surtout parce que les blogs font parler d’eux : on a envie d’en dire quelque chose.

Mais pourquoi donc, me direz vous, n’est-ce pas juste un support de publication web, facile et pratique?

Et bien non, justement, c’est bien plus que cela, il y a quelque chose qui en explique le succès au point d’en faire un discours scientifique. En effet, je prends un certain plaisir à jouir de ce terme que j’ouie comme proche de “biologie”, la science du vivant. Les blogs sont des sites particulièrement vivant de part leurs dynamiques, leurs capacité à se lier entre eux, à se répondre et se référer les uns aux autres. Bien que ça ne soit pas le cas de tous les blogs, très souvent un mini réseau d’inter-blog se crée. Concrètement si une personne suit régulièrement un blog précis, il y a de fortes chances qu’il visite à l’occasion les autres blogs qui sont liés par les commentaires ou la liste des liens.

Sur un plan plus théorique on peut comprendre cette nature vivante des blogs comme étant un lieu de dépôt de la pulsion de vie. Les blogs montrent sans doute le plus clairement cette profusion de pulsion de vie sur le web. On ne dépose sur le web rien d’autres que notre propre humanité.

Freud avait définit dans “au delà du principe de plaisir”, la pulsion de vie (éros), selon 2 modalités:

1. La conservation
2. Et l’émancipation par mise en lien et intégration.

Autrement dit la pulsion de vie nous pousse à rester en vie et à conserver nos acquis tout en cherchant à grandir et à intégrer de nouveaux ensembles à notre organisme. Cette pulsion tant à la sauvegarde et à la transformation d’un organisme et d’une espèce.

Sur le web outre de nombreuses métaphores maritimes (navigateur, pirate, (b)log, surfer) nous trouvons beaucoup de termes évoquant le lien (liens, toile, partager), la conservation (sauvegarde, marque page, signet, télécharger) mais aussi l’étendu (le grand internet, le wide de world wide web). Ainsi le “www” se traduit par la vaste toile (les toiles sont des maillages) du monde : ce terme de “world wide web”, un espace en expansion qui se lie et se conserve ( le web n’oublie jamais rien) pointe cette présence de la pulsion de vie rappelant là notre familiarité et notre proximité avec l’environnement non humain (Searles 1960). Les réflexions sur nos rapports aux non humain que Harold Searles développa en 1960 nous sont particulièrement précieuses pour penser les processus inconscients mis en oeuvre sur le net.

En effet, une de ses grandes thèses sera de dire que nous nous défendons que trop souvent de notre proximité originelle avec le non humain. Ainsi que ne voulons-nous pas nous rappeler lorsque nous relayons la toile au rang de non-réel, que veut dire ce pas « vraiment vrai », cette dénégation, de quelle angoisse s’agit-il là ? Le champs est ouvert et j’espère en appellera aux questionnements, raisonnements et commentaires de chacun.

Profitons de ce temps d’ouverture pour poser la question de la pulsion de mort sur le net qui reste pour moi très énigmatique.

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