Enfants, ados : l’internet sans danger. Et l’adulte dans tous ça ?
Il est tout à fait louable de vouloir protéger nos enfants des grands dangers. Mais encore faut-il localiser la source de ce danger. Cette nouvelle source à la mode est internet et il faut prémunir les jeunes de ses dérives. Mais qui prémunie les enfants de adultes ?
L’association, E-France, a sorti depuis peu un DVD sur les dangers de l’internet : “A travers ce film l’association E-Enfance a pour objectif d’éduquer les parents et les enfants, ce document a été réalisé avec la complicité de Yannick Noah et Hélène Ségara; il est construit comme une émission de télévision au cours de laquelle Valérie Payet lance des reportages qui répondent aux multiples questions que se posent les parents. L’intégalité des bénéfices de la vente sera reversée à l’association E.Enfance.” (présentation sur le site de la Fnac)
Faire de la prévention à ce niveau là pourquoi pas ? Et d’ailleurs, en voyant les affiches pour ce DVD dans le métro, j’ai eu plutôt un apriori positif d’une telle démarche. Mes réticences sont plutôt venus en voyant la pub télé de ce DVD que j’ai vu deux fois en moins de deux minutes sur la même chaine : Bourrage de crane ?
Dans ce spot Valerie Payet annonce qu’internet c’est comme la vie il y a de bonnes et mauvaises choses. Images suivantes d’illustrations:
- Le photo toute mignonne d’un chiot
- Une partie d’un jeu vidéo de guerre vue à la première personne (FPS)
- Un enfant avec de grandes cernes disant qu’il a vu des photos d’enfants avec des armes !
Ce spot est représentatif d’un autre danger : la confusion entre jeu et réalité. Et cette confusion c’est le discours de l’adulte qui la porte. Serge Tisseron a très finement fait remarquer il y a quelques années que lorsqu’un adulte craint que son enfant jouant à tuer des pixels, passe à l’acte, il pose là un équivalent entre pixels et personnes réelles induisant chez l’enfant une confusion entre jeu et réalité.
Valérie Payet commence fort, en disant qu’ internet c’est comme la vie. Ensuite lier une image de jeu à une image d’un fait réel, contribue d’autant plus à la confusion. Le fait que les jeux vidéos soient violents n’est pas un problème car les jeux font parties d’une zone d’illusion entre fantasme et réalité (Winnicott) . Tuer dans un jeu permet de satisfaire ses pulsions agressives dans une zone qui n’est pas la réalité : cette zone d’illusion définie comme étant une aire transitionnelle par Winnicott permet de maintenir les exigences fantasmatiques de la vie interne tout en permettant d’accepter progressivement ce qu’impose la réalité extérieur. Or la Loi et la morale en fait partie.
D’ailleurs, bien que n’ayant pas lu Winnicott, la plupart des parents que j’ai reçu en consultation n’étaient pas dupent. Ils ne s’inquiétaient pas tellement du passage à l’acte mais s’attachaient plutôt à ce que leurs enfants fassent leurs devoir avant de jouer. Ce qui est beaucoup plus sain.
Guy Massat : La psychanalyse n’est pas un humanisme
Nous vous est-il pas déjà arrivé d’avoir l’intuition d’une idée, un ressentit à propos d’une idée, d’un concept, d’une notion mais sans vraiment pouvoir l’expliquer, le justifier de manière satisfaisante ? La question serait qu’est-ce qui se pointe là devant moi, surgissant mais insaisissable? Dans ce cas, pourquoi ça sur-git et pourquoi ça ne se saisit pas ?
Puis un jour vous assistez à une conférence où une personne démontre votre intuition, et tout d’un coup c’est l’évidence, l‘insight Freudien.
Personnellement, car je ne puis que parler de là, sauf dans certains moments hystériques, depuis plusieurs années j’éprouve une certaine répulsion, un sentiment de fausseté, l’impression d’entendre un ment-songe, lorsque j’entends ce mot d’humanisme : “A d’autres !” Aurais-je envie de dire.
Quoiqu’il en soit, si l’existentialisme est un humanisme, la psychanalyse ne l’est pas. Et ça tombe très bien la psychanalyse n’est pas un existentialisme.
Dans une conférence du 31 janvier 2008, le psychanalyste Guy Massat, nous affirmait que la psychanalyse n’était pas un humanisme, bien au contraire:
La topologie et le temps (3) : La psychanalyse n’est pas un humanisme
La psychanalyse n’est pas un humanisme, contrairement à ce qu’on enseigne à la Sorbonne. Seule elle peut dire : Rien de ce qui est inhumain de m’est étranger. Car « inhumain » ça résonne comme « inconscient », comme ignorant. La psychanalyse ne s’intéresse qu’à l’inconscient, qu’à l’ignorance, qu’au « ça ». Ignoramus, ignorabimus : Nous ne savons pas, nous ne saurons jamais. Nous ne saurons jamais ce qu’est « le ça ». Qu’est-ce que c’est ça ? Une feuille ? Non, une feuille c’est un mot. De la pâte à papier ? Ce sont encore des mots. C’est ce qui sert à écrire etc… Non, de ça et des autres choses nous ne connaissons, nous connaîtrons jamais que des mots. L’univers est un mot. Le passé, le présent et l’avenir sont des mots. Et cependant, vous, vous savez comme moi, que ce que je vous montre là est une feuille de papier. Savoir est donc un plaisir mais ignorer, affirmons-le, est la jouissance, la jouissance dionysiaque.
Vous connaissez la formule de Lacan : « le signifiant représente le sujet pour un autre signifiant » (le signifiant ne signifie rien), c’est-à-dire le rien que je suis représente un sujet pour le rien que vous êtes, et réciproquement. Il y a donc que de l’achose, du désêtre et des mots. Où est donc le « ça » ? demande l’homme. Et Lacan répond :
« A chose inaperçue, le nom de « partout » convient aussi bien que celui de« nulle part » (« Télévision » p 15)
« Le logos dont je parle échappe à la saisie intelligible des hommes », disait déjà Héraclite (frag. 1). « La seule qualité du ça c’est d’être inconscient », dit Freud (« Abrégé »). Qui est le ça ? « Le ça est impersonnel » Que fait le ça ? Il jouit : « Là où ça parle, ça jouit et ça sait rien ». Ça sait quoi ? Ça sait rien, précise bien Lacan (« Encore » p 95). Jouir est le savoir du rien.
Dans le conscient, la vérité qui se tient pour vérité n’est donc pas l’affaire de la psychanalyse. C’est l’interprétation, la construction, qui l’intéresse, le style. L’analyse n’a pas l’illusion de croire qu’elle trouvera la vérité vraie sur ce monde ou un autre. Au contraire, ce qu’elle voit c’est que toute construction mentale n’est qu’une interprétation inconsciente qui ne peut se réduire à une seule signification ou à un seul sens. Il n’y a pas de point fixe dans le langage. Le langage du ça est un chaos polysémique. Cependant lorsque une interprétation inconsciente est cause de souffrance, c’est seulement la méthode psychanalytique qui peut la défaire, la dénouer, en faveur d’une autre formation, d’un autre nouage, d’un autre discours tout aussi interprétatif, jouant de la même façon arbitraire avec les réseaux des polysémies des chaînes signifiantes, mais réconciliant cette fois le sujet avec son désir et sa sérénité profonde. Ce que la parole du système inconscient a pu construire d’interdictions, d’inhibitions tragiques, de tortures chez une personne, la méthode psychanalytique peut le dénouer, le refaire, le reconstruire de façon satisfaisante, viable, créatrice et jouissive. Voilà tout…
Pour lire la suite de la conférence :
Vous pouvez par ailleurs lire les autres retranscriptions des conférences que donne Guy Massat sur ce site (rubrique : Textes)
Les conférences qu’il donne dans le cadre du cercle psychanalytique de paris se déroule le dernier jeudi de chaque mois. L’entrée et libre et gratuite. Seule obligation : s’inscrire pour dire que l’on vient et à combien.
Début du séminaire : 20h 30
Adresse : 150 rue du Temple 75003 Paris
Métro : Temple ou Arts et Métiers
Parking public: 132 rue du temple
Code rue : 1 9 6 7 *
1ére porte à gauche sous le porche
Interphone : Cercle psychanalytique
Deuxième étage droite
Téléphone : 06 72 76 80 12
Freud plus fort que Teissier et Rabanne ?
Si parfois certains voyants, astrologues etc. piquent le boulot des psys. On peut rétorquer que nous leur rendant bien. En tout cas lorsqu’on s’appelle S. Feud.
En effet, Einstein qui admirait beaucoup Freud pour ses qualités littéraires, avait invité ce dernier à prendre partie pour la cause Sioniste. Il lui répond le 26 février 1930 qu’il ne pense que leur donner la Palestine soit une bonne idée, car les chrétiens ne voudront laisser un lieu important pour eux. Selon lui il aurait été plus judicieux de construire un pays sur une terre vierge. De plus il craint que cela éveillent la méfiance des arabes et des musulmans.
Destructeur ou destructible ? Le cas Kerviel
Le buzz kerviel dont j’ai déjà parlé plus bas, n’a pas fini de passionner les médias online et offline. Le site d@SI s’intéresse particulièrement à ce phénomène médiatique et pour cause. C’est un véritable théâtre d’imagos clivés qui ce présente à nous. Après le clivage de l’image du monsieur tout le monde et du héros tragique pris dans une roue du destin dont il est l’agent: c’est là le vrai tragique de l’archétype du héros de la tragédie grecque. C’est celle de l’être qui détruit opposée à celle qui est détruit facilement: couple d’opposé dont nous avons un parfait exemple dans la capture ci-contre du site de Midi Libre.
Capture tirée du site d’@SI. Tirée de l’article de Gilles Klein:
“Bouton préfère parler à ses actionnaires qu’à ses clients”
Pour Daniel Bouton P.D.G. de la banque, c’est trés clair:
escroc, ce fraudeur, ce terroriste, je ne sais pas.
Déclare-t-il dans une interview sur France info (source: @SI).
Pour d’autres il serait cet être fragile qui a voulu paraitre fort. Narcissisme fragile engendrant un tel acte de destruction ? Ça serait une interprétation attive. Il est plus intéressant d’analyser les fantasmes qu’il engendre en nous et les médias plutôt que d’établir son profil psychologique.
L’alternative détruire ou être détruit peut être entendu selon deux axes en psychanalyse:
- La persécution : je détruis un objet qui veut me détruire mais s’il veut me détruire c’est parce que initialement je l’ai attaqué. C’est ce que décrit Melanie Klein dans la position schizo-paranoïde chez le nourisson: le bébé par haine contre le sein qui le frustre va fantasmer qu’il attaque le sein. Cependant par culpabilité il va imaginer que le sein va l’attaquer. Du coup il va projeter sa haine retour (qui en fait est première) contre le mauvais sein et projeter son amour sur le bon sein qui le protège. Ce n’est qu’à la suite de tout un processus qu’il va fusionner le bon et le mauvais. C’est le schéma de base des premiers temps de la vie et de la relation d’objet qui lie persécution (paranoïde) et clivage (schizoïde). Comme quoi on ne sort pas si facilement du clivage.
- Le deuxième axe de l’alternative a avoir avec le masochisme et le sadisme que Freud théorise en 1905 dans “Pulsions et destins de pulsions”: Il explique que le masochisme (prendre du plaisir à ressentir de la douleur) est une défense contre un sadisme primaire (plaisir à détruire, à faire souffrir). En même temps, Freud ouvre une porte en considérant qu’un masochisme primaire pourrait être transformer en sadisme secondaire pour un passage de la passivité à l’activité. Dans la perspective d’un sadisme primaire et donc d’un masochisme secondaire et défensif nous sommes dans le cas d’une pulsion sadique qui se retourne contre le moi propre. Hésitant entre un sadisme primaire ou secondaire, Freud fera sont choix en 1924 pour un masochisme primaire dans “Le problème économique du masochisme” .
Avec ces deux axes on voit comment, un buzz d’une telle ampleur fait écho à des parties très archaïques de notre personnalité.
Pourquoi Jérôme Kerviel déchaîne-t-il les passions?
Après le Buzz de Laure manaudou à poil qui s’est emparé de la blogosphère francophone, c’est au tour de Jérôme Kerviel. Vous savez ce fameux jeune homme qui a fait perdre 4.9 milliards d’euros à la socièté générale en maquillant les faits : couvrir une erreur ? Détournement de fond ? Chacun y vas de son fantasme. Les fameuses preuves l’inculpant se limite pourtant à une seule et unique source : son PDG nous affirmant qu’il a recueilli ses propres aveux comme nous le révèle le site d’@SI. Faute avouée à moitié pardonnée ? Non pas lorsqu’il s’agit de 4.9 milliards d’euros ! Preuve en est, il est déjà présumé coupable par beaucoup de médias.
En effet, si l’on peut comprendre l’intérêt des photos de Laure Manaudou à poil, pour notre ami c’est plus subtil. Enfin pas tant que ça. Tout simplement Jérôme Kerviel c’est le clivage du Moi et du Moi-Idéal. Le clivage entre la partie adaptatif de la personnalité et la toute puissance du fantasme d’un immense pouvoir. Kerviel est décrit comme une personne discrète, ne faisant pas de vague, il est le monsieur tout le monde ou encore comme une personnalité médiocre n’ayant rien de spécial. Et à l’opposée il est soit un malheureux qui a habillement maquillé son erreur soit un génie du détournement de fond. L’effet qu’il a produit s’oppose à la description qu’on nous fait de sa personnalité. De part ce pouvoir qu’on lui attribue ici une faute grave, on le met à cette place de notre personnalité faisant feu de tout bois au détriment de la réalité.
Ce qui se projette en lui c’est ce fantasme du monsieur tout le monde qui va être dans les rouages d’un extraordinaire destin même s’il se termine mal : “vous me voyez comme ordinaire mais en fait je suis plus que ça, je suis extraordinaire, regardez mon destin”. C’est la phrase type qu’on pourrait attribuer à nos super héros comme superman ou spiderman : les deux passent pour plus que bof et pourtant ils sauvent le monde. Dans le cas de Kerviel c’est le contraire. Mais ça n’empêche pas le fantasme de fonctionner. Ce qui s’est vraiment passé on n’en sait rien. Peu importe dans l’univers des médias et surtout de la toile. Il nous faut des personnages réels qui réalisent nos fantasmes les plus enfuient et frustrés : cette part de nous-même qui refuse la castration de n’être qu’ordinaire.
Son succès médiatique est mérité (certes, malgré lui) car il met en acte un fantasme par procuration.
La musique électronique: Premier modèle de la fusion homme/machine ?
Dans un de mes commentaires sur epsychologie, j’évoquais le fait que nous nous ne sommes pas suffisamment intéressé au coté précurseur de la musique électronique dans les réflexions psychanalytiques sur les cybermondes, les mondes numériques et donc la cybernétique.
Dans un article intitulé “vers une intélligence cyborg“ paru dans le n°190 de Sciences Humaines, Stéphane Desbrosses évoque une expérience de Kevin Warwick qui consistait par l’implant d’une puce dans le système nerveux à envoyer un signal vers une machine en bougeant la main et de plus la machine pouvait par un signal retour faire bouger le bras de K. Warwick. Plus tard par ce système il a pu manipuler un bras robotisé suffisamment finement pour manipuler un œuf. D’autres expériences hallucinantes sont évoquées dans l’article cité plus haut que je vous invite à lire.
Ainsi, un nouveau rapport avec la technologie s’ouvre à nous. De là à ce que de plus en plus de pièces électroniques s’intègrent à notre corps, il n’y a qu’un pas, qui certes ne manquera pas de rencontrer certaines résistances ;).
Dès lors qu’on voit là les prémices d’un rapprochement avec la machine, ce n’est plus de la Science Fiction. Mais voilà, je fais l’hypothèse que ce premier pas s’est déjà produit au tournant allant des années 60 (premiers synthétiseurs) jusqu’à la fin des années 70 avec l’explosion de la musique électronique. C’est dans les années 70 qu’arrive le travail en temps réel. C’est dans ce contexte que le groupe Kraftwerk (”centrale électrique”) développe une maitrise de la machine touchant à la virtuosité : continuant le principe de détourner et modifier des machines existantes pour produire et générer du son, ils franchirent un pas important avec le vocoder (transformation d’une voix humaine en voix syntétique). Ce groupe qui a eu une influence énorme et en a inspiré beaucoup, montait sur scène déguisé en robot et chantait : “we are the robot” avec cette voix robotisée propre au vocoder. Quelque soit le coté artificiel qu’on pouvait leur reprocher, les mélodies fonctionnaient. Et même très bien, vu le succès qu’ils ont eu.
Nous connaissons depuis longtemps en psychanalyse l’importance du sonore et par extension de la musique dans le développement des premiers temps de la vie et même avant. Le nourrisson est d’emblée baigné dans un environnement sonore. Déjà dans le ventre maternel, le futur petit d’homme entend des sons, des voix et en premier la voix de sa mère. Et surtout n’oublions pas que le signifiant est avant tout oral. Le signifiant est irréductiblement et tout d’abord une empreinte acoustique.
Ainsi, il est aisée de se rendre compte de l’importance du sonore et notamment la voix. Il n’est pas sans intérêt de noter comment on identifie les personnes à leurs voix. On se rappelle souvent des mots de nos proches avec leur voix. Et bien que ça ne soit pas la seule composante de l’identification, elle en demeure une partie essentielle : qui n’a pas eu déjà l’impression de ne pas s’adresser à la même personne lorsque dans le cas d’une rencontre sur internet, on entend sa voix pour la première fois ?
Imaginez alors ce que peut signifier sur le plan identitaire, certes dans le jeu du déguisement, de transformer sa voix en celle d’un robot ? Cette façon d’humaniser la machine est de part la dialectique du stade du miroir, si brillamment analysé par Lacan (voir l’autre en soi/se voir dans l’autre), ce premier pas franchi pour se voir dans la machine et voir la machine en soi.
De plus, parce que la musique en tant que sonore renvoie à nos premiers temps de vies et parce que le premier son important est la voix de la mère indissociable de son regard (en même temps cette voix porte son regard tout en l’ayant précédé dans la vie intra-utérine), la musique électronique place la machine au niveau du maternel.
Pétition pour le retrait de Base-élèves
Base-élèves: une base de donnée où tout ce qui concerne l’élève et sa famille sera enregistré:
Des informations sur les enfants et leurs familles qui, jusqu’à présent, ne sortaient pas de l’école, deviennent partiellement accessibles aux maires, et remontent jusqu’à l’échelon académique, et même au niveau national avec un identifiant (la liste des informations se trouve en Annexe). Ces données transitent via Internet. Personne n’a oublié le scandale de juin 2007 qui a mis en évidence l’absence de sécurisation – tout un chacun pouvant avoir accès aux données personnelles des enfants et de leurs familles.
Une preuve de plus que travailleurs sociaux et acteurs de l’éducation national sont visés pour être les sous-officiers de l’état. Après comment établir un lien de confiance avec les parents et les enfants. Après avoir créer des “réserves d’indiens” pour reprendre la cynique expression d’un fameux préfet dans les années 60 parlant des banlieues rouges, le temps est venu de les tracer: au cinéma les indiens sont les méchants, dans la réalité les victimes d’une oppression…
Rappelez-vous le projet délinquance présenté par Sarkozy mais mis au point par De Villepin: où les travailleurs sociaux et de la santé mentale devait transmettre leurs dossiers aux maires….
Là c’est la même chose suf qu’on commence par un autre endroit pour atteindre l’autre. En effet, de plus en plus le champ de l’éducation, du sociale et de la santé mentale travaille dans des dispositifs communs: car l’un ne peut fonctionner correctement sans les 2 autres.
Le texte intégral de la pétition:
NOS ENFANTS SONT FICHÉS, ON NE S’EN FICHE PAS !
LES SIGNATAIRES DE CETTE PÉTITION NATIONALE RÉCLAMENT
LA SUPPRESSION IMMÉDIATE DE BASE ELEVES
Bientôt, tous les enfants en âge d’être scolarisés qui résident en France seront fichés dans le système Base élèves 1er degré. Elaboré en l’absence de tout débat démocratique sur sa finalité, son fonctionnement, ses possibilités de croisement avec d’autres fichiers (police, justice,…), il est en voie de généralisation sur tout le territoire, après une simple déclaration à la Cnil le 24 décembre 2004. Sa mise en place rencontre de fortes oppositions de la part de parents d’élèves – mais nombre d’entre eux ignorent jusqu’à son existence –, d’enseignants, d’associations et d’élus. Des conseils municipaux se sont prononcés contre ce fichage, des parents le refusent, des directeurs d’école sont opposés ou réticents (ils sont alors soumis à de fortes pressions de leur hiérarchie)… mais rien ne semble pouvoir arrêter une administration qui minimise les dangers du système.
Des informations sur les enfants et leurs familles qui, jusqu’à présent, ne sortaient pas de l’école, deviennent partiellement accessibles aux maires, et remontent jusqu’à l’échelon académique, et même au niveau national avec un identifiant (la liste des informations se trouve en Annexe). Ces données transitent via Internet. Personne n’a oublié le scandale de juin 2007 qui a mis en évidence l’absence de sécurisation – tout un chacun pouvant avoir accès aux données personnelles des enfants et de leurs familles.
La plupart des données individuelles nominatives seront conservées quinze ans. La finalité affichée du traitement est d’« apporter une aide à la gestion locale des élèves, assurer un suivi statistique des effectifs d’élèves et permettre un pilotage pédagogique et un suivi des parcours scolaires ».
Mais dans la mesure où il va ficher tous les enfants – y compris ceux qui sont scolarisés dans leur famille – l’une des utilisations vraisemblables de ce système se trouve dans la Loi de prévention de la délinquance du 5 mars 2007. Cette loi place le maire « au centre de la politique de prévention » avec de nouveaux pouvoirs, en le faisant notamment bénéficier de la notion de « secret partagé » avec différents acteurs sociaux. Les enseignants sont associés à ce dispositif de contrôle social : l’article 12 de la loi modifie le Code de l’Education en précisant que les établissements scolaires « participent à la prévention de la délinquance ». Base élèves se situe donc dans la droite ligne du rapport Benisti qui, pour prévenir « les comportements déviants », préconise la détection précoce des troubles comportementaux infantiles dès la crèche…
Sous la pression d’un mouvement de protestation de parents d’élèves, d’enseignants et d’organisations de défense des droits de l’Homme, le ministère a annoncé le 5 octobre 2007 la suppression des champs relatifs à la nationalité (Annexe note(2)) – tout en maintenant le lieu de naissance.
Pour l’enfant, individu en devenir, toute information sortie de son contexte peut être source de discrimination. Confier autant de données personnelles à une administration qui pourra les faire circuler par Internet et les utiliser à des fins qui ne sont pas précisées, nous semble dépasser ce qui peut légitimement être exigé des familles. L’école doit rester un lieu protégé, un lieu où l’enfant doit pouvoir se développer sans être enfermé dans son passé.
Convaincus que les libertés individuelles sont trop importantes pour être abandonnées au bon vouloir des gouvernements et des administrations, nous demandons la suppression définitive du système Base élèves et des données déjà collectées.
Pétition mise en ligne à l’initiative du CORRESO (Collectif Rennais de Résistance Sociale), le 22/01/2008.
Texte finalisé par Line Lucas et Hélène Auneau (Rennes), Mireille Charpy (Grenoble) et François Nadiras (Toulon).
Pourquoi Lacan c’est compliqué?
Bah oui c’est vrai ça on comprend rien à ce qu’il raconte cet homme là!!!
En même temps il faut avouer que pour beaucoup d’entre nous: On le lit lacan. Donc on ne risque pas de se trouver face à Lacan qui nous raconte quelque chose à nous puisqu’on le lit.
Ce qui là pourrait passer pour un trait d’esprit est en fait un point essentiel à prendre en compte pour comprendre la théorie lacanienne. En effet, son enseignement se basait sur de l’entendu, de l’oral, du signifiant. À propos de ça on a souvent parlé de primat du signifiant c’est à dire que le mot en tant que perception l’emporte sur ce qu’il désigne. Or le signifiant est d’abord définie comme empreinte accoustique (cf Ferdinand de Saussure). Contrairement, à la linguistique mettant le signifié sur le signifiant, la psychanalyse lacanienne met, signifiant sur le signifié. Enfin quand je dis psychanalyse lacanienne on pourrait dire psychanalyse freudienne. Ce primat du signifiant Lacan ne l’a pas inventé (d’ailleurs lui-même estime n’avoir inventé qu’une seule chose: l’objet petit “a”) Freud disait déjà en 1905 dans Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient que l’analyste devrait s’attacher plus à ce qui lie les mots par rapport aux sons, que par rapport au sens. Tout ceci bien sûr désigne la façon dont les choses s’associent dans l’inconscient.
Et c’est là que les choses se compliquent encore d’avantage: Vous accepez le faite que les séminaires par l’importance du signifiant, donc de l’empreinte accoustique doivent s’écouter donc soit vous le lisez à haute voie soit vous essayez d’entendre les mots. Bon ça c’est possible et raisonnable. Mais voilà Lacan parle en inconscient, il parle de façon à ce qu’on soit obligé de l’entendre comme si il était un patient. Ou comme le dit si bien Charles Melman: Lacan adopte le discours de l’hystérique, c’est à dire qui attend d’etre entendu, éclairé, sortie d’une sorte d’énigme.
Ainsi, non seulement faut écouter mais écouter dans un positionnement analytique.
Sur la difficulté du passage de l’oral à l’écrit des séminaires de Lacan, on peut trouver une transcription d’un colloque nommé Du Séminaire aux séminaires. Lacan entre voix et écrit
Voici la présentation qu’en fait Laurent Le Vaguerèse:
Non sans humour
Tout d’abord, je tiens à vous remercier tous d’être ici les jeunes et les plus anciens. Certains sont venus de l’étranger. C’est le cas de deux des intervenants au colloque Adrian Ortiz et Jean-Paul Gilson. C’est assez souligner que cette affaire des transcriptions du Séminaire de Jacques Lacan dépasse le cadre du cercle des analystes parisiens.
Quand j’ai pensé à cette introduction, des souvenirs me sont revenus bien sûr. Comment faire autrement ? J’ai pensé d’abord à une certaine escapade à Rome pour l’anniversaire du « Discours de Rome », la grève des trains en Italie qui nous laissa en rade une bonne partie de la première journée et la voix tonitruante de Lacan entonnant « La troisième… c’est l’titre » Je l’ai encore dans les oreilles. Et celle de mon analyste qui me glissa en sortant « il nous enterrera tous » Il avait heureusement tort car nous voici nous vivant à tenter de nous débrouiller avec son enseignement et lui absent. Ce qui n’est certainement pas une chose simple
Cela nous change un peu de l’air du temps, ou il semble bien, si j’en crois les échos récents, que devant la complexité du monde qui nous entoure, devant la complexité du comportement de l’être humain, la tentation soit grande d’aller vers le simple voir le simpliste. C’est sûr que si tout était simple, nous n’aurions certainement pas à nous casser la tête à lire Lacan et à essayer de comprendre ce qu’il a bien voulu nous transmettre.
Dans la salle il y a des gens excellents, des lecteurs scrupuleux et savants de l’œuvre de Lacan. J’en attends comme vous sans doute beaucoup, j’attends, comme toujours, qu’ils m’enseignent
Comme vous le savez, la publication des séminaires de Lacan est une affaire à rebondissement, une affaire tordue que dans ma naïveté de jeune analyste je pensais autour de 1974 très simple à résoudre. Nous arrivions, moi et les jeunes analystes ou futurs analystes- ceux qui ont aujourd’hui la tête chenue alors que nous n’étions alors que des blancs-becs n’oubliez pas cela - avec notre désir de connaître les épisodes précédents. Le séminaire de Lacan se tenait depuis un certain nombre d’années déjà – 20 ans !-, pourquoi fallait-il attendre les calendes grecques pour en prendre connaissance et si possible sans nous ruiner ? à l’époque les polycopiés (lorsqu’ils existaient) coûtaient autour de 300 f le volume ce qui n’était pas exactement donné). Nous voulions aussi naturellement un minimum de fiabilité quant au contenu d’un enseignement qui déjà n’était pas réputé simple mais qui, de par la forme prise par sa mise par écrit, se révélait d’une obscurité rare. Comment et pourquoi se prendre la tête sur des énoncés qui peut-être n’avaient qu’un rapport lointain avec ce que Lacan avait dit et rendaient hasardeux toute interprétation à partir des dits polycopiés ?
L’affaire, vous le savez, ne s’est pas simplifiée par la suite et elle est devenue tellement inextricable, que si cela n’avait été le fait d’une certaine conjoncture, je ne m’en serai certainement pas mêlé.
Enfin, j’ai fait le choix de dire un jour sur oedipe, « chiche » à ceux dont Jacques-Alain Miller qui semblaient d’accord pour essayer une nouvelle fois de démêler cette pelote, avant que nous ne soyons tous morts. Hajblum à dit « et si l’on commençait par parler d’Encore » j’ai dit « allons-y ». Cela a pris en fait une autre tournure. Il fallait, si j’ose dire commencer par un certain commencement ; Évoquer les problèmes généraux que pose la transcription des séminaires ; Volontairement, je n’ai pas voulu y rajouter le problème de la traduction qui ajoute à la difficulté et j’ai choisi de faire d’ « Encore » le point de convergence des exemples choisis.
Cette question de la publication de son séminaire, Lacan se la pose à l’évidence dans le décours d’« Encore » Il y en a de nombreux exemples. Je pense, si j’en crois son argument, qu’Erik Porge va développer ce point. Pour ma part j’ai réécouté la bande enregistrée du séminaire que S. Hajlblum et P. Valas ont eu l’amabilité de me passer. Et au fond, il nous donne quelques pistes. Quand il s’attarde sur la publication du livre de Lacoue-Labarthe et Jean-luc Nancy : « Le titre de la lettre » il plaisante en disant qu’il a été bien lu et que pour bien le lire, lui Lacan, à entendre comme mieux que certains qui me veulent du bien et me sont proches, ils lui dé-supposent un savoir. Mais enfin précisément cette dé-supposition suppose une supposition préalable et c’est la sans doute une des clés que nous fournit Lacan pour le lire : une posture qui alterne et hésite entre une supposition et une dé-supposition. Si cette posture est en effet comme un point de bascule possible lorsqu’il s’agit d’un écrit comme c’est le cas pour le texte de Lacoue-Labarthe et jean-luc Nancy texte basé sur la lecture de l’article de Lacan « l’instance de la lettre ou la raison depuis Freud » comment s’appuyer sur l’écriture d’un enseignement oral sans s’interroger sur la solidité de l’appui qui servira d’axe à notre basculement supposition/désupposition ? c’est sans doute l’un des points qui seront développés aujourd’hui sous divers aspects.
Mais enfin si l’écrit a ses avantages, ce n’est pas sans raison sans doute que l’essentiel de l’enseignement de Lacan fut oral. Et l’une des raisons en est sans doute la participation à cet enseignement de ceux que je nommerai ici « le public ». Lacan avait besoin pour enseigner d’un public. Il ressort en effet de l’écoute quelque chose que l’écrit ne traduit pas et ne peut sans doute pas traduire : une ambiance. Le séminaire est un spectacle, les propos en sont certes parfois fort ardus mais quand même on se marre. Lacan selon le mot de Jacques Nassif y fabrique du transfert. Le séminaire c’est une machine à fabriquer du transfert. On y vient aussi pour ça. Car la salle est faite de gens qui pour la plupart se côtoient, se connaissent, travaillent ensemble, s’aiment, se courtisent, se détestent, sont sur le divan de Lacan ou sur ceux de l’un de ceux qui assistent au séminaire – et chacun de guetter alors si Lacan va parler de lui, de sa cure, dire quelque chose de la vérité qu’il a en tant qu’analysant de Lacan lui-même tenté de dire à Lacan. Secret espoir toujours déçu ou presque bien sûr sauf dans l’illusion d’un détour de phrase entendue. Enfin tous ont en commun un réel plaisir à venir écouter Lacan. Il se donne en spectacle et le spectacle est bon. D’ailleurs quand le spectacle deviendra moins bon, quand le jongleur commencera à hésiter sur la corde à attraper et le nœud à nouer, le public se mettra à bouder. Début du désamour ? Les acteurs disent que la salle fait partie de la réussite d’un spectacle eh bien, la salle était bonne et l’humour, la séduction n’étaient certes pas absents des séminaires – l’étaient-ils d’ailleurs jamais chez Lacan ? Ainsi, si nous devons viser à quelque chose ce n’est sûrement pas d’ajouter aux propos que nous tiendrons durant ces deux jours quelques rires enregistrés comme il est de mise aujourd’hui, mais que l’humour et le plaisir d’être ensemble ne déserte pas ces lieux.
Voilà, j’en resterai là pour l’instant, mais bien entendu je reprendrai la parole plus tard et j’espère que la tribune ne fera pas barrière et que la parole circulera entre nous.
Vous trouverez sur la table de la libraire tout ce que nous avons pu rassembler concernant les séminaires. Ce que vous ne trouverez pas eh bien la Michèle Ferradou, la libraire de « la terrasse de Gutemberg » que je salue au passage, vous renseignera sur la raison de l’absence des ouvrages recherchés. Certains nous ont été refusés, d’autres sont introuvables ; Pour ma part je n’ai rien écarté.
Je voudrais enfin remercier Marie-claude Labadie qui s’est occupée de la librairie et d’Irène Aguerre qui va filmer tout ça ainsi que tous ceux qui m’ont aidé dans cette tâche en particulier mes proches qui ont été largement mis à contribution.
Pour commencer donc je passe tout de suite la parole à Jean Allouch. Je serai président de séance tout au long de ces journées et serai assez strict sur les temps de parole afin que nous puissions prendre, entre les exposés, le temps de souffler, de nous parler et de discuter.
Psychoring: Partager des articles de psychologie
Carnegie à qui l’on doit entre autres le site psychoweb, a mis au point un site où via une inscription gratuite, il est possible de partager facilement les articles trouvé sur le web et concernant la psychologie au sens très large du terme. ce site s’appelle Psychoring.
L’interêt d’une telle démarche réside dans le fait que sur un site unique, de nombreuses informations sélectionnées par humain, sont mises en avant et collectées. Il suffit ainsi de taper un mot clé pour trouver son bonheur. Par rapport à un moteur de recherche basique, ce système à l’avantage d’être un recensement pertinent par des humains.
Mais encore faut-il pour que cela fonctionne qu’un maximum de personnes participent soit en proposant des liens, soit en votant (un vote mettra en avant les articles appréciés par les utilisteurs. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire pour voter)
Je vous invite donc à parler de ce site à un maximum de personnes et à y participer.
J’en profite pour vous proposer une mini documentation de cet outil:
- Les articles sont répartis dans “à la une” ou “en attente”. La diférence réside dans le fait que tant qu’un article n’a pas eu au moins un second vote, il reste dans “en attente” .
- Les articles les mieux notés sont classés dans “meilleures news” .
- Pour aller à l’article proposé il suffit de cliquer sur l’adresse en dessous du titre de l’article (ne vous inquiétez pas si vous voyez une adresse globale et non pas une adresse d’article: ça pointe quand même sur l’adresse de l’article) :
- Pour voter il suffit de cliquer sur les petites étoiles jaunes à coté du titre du lien:
- Pour s’inscrire, il suffit de cliquer sur “register” dans le panneau latéral de gauche:
- Pour proposer un lien il suffit de cliquer en haut sur “proposer un lien” :
- Pour ceux qui voudraient ajouter un bouton de soumission de liens sur son navigateur web ou sur son blog: lire cette documentation
Le mot de la fin: plus cet outil sera utilisé et diffusé, plus il sera efficace et pertinent.
EDIT:
Carnegie a aussi crée une version du plug-in share-this avec un bouton psychoring intégré: >>Télécharger<<
Dépression: psyché, corps et société
Le site d’actualité rue89.com a récemment publié une sélection des interventions d’internautes à propos d’un article sur la guerre des psys concernant l’orientation biologique des spots pubs du gouvernement sur la dépression. Je vous cite ici quelques interventions sur lesquelles je voudrais rebondir:
“Islande, psy en vadrouille, s’inquiète des origines de la dépression:
“Tandis que le médical et le psy tentent tant bien que mal de colmater des brèches; notre société continue à générer de plus en plus de maux dont la dépression est l’une des résultantes les plus marquantes. Les discours médicaux et psy viennent prendre une place de plus en plus importante pour expliquer, analyser… Or, ce sont deux discours axés sur l’individu principalement. Les explications données sont la plupart du temps liées à l’individu, au sujet, à la personne, à sa constitution. Mais et les causes sociales? Et les questionnements sur ce qui dans nos sociétés génère ces dépressions?”
Une analyse partagée par Breakfast, qui s’interroge:
“Une societé qui presse de plus en plus les citoyens pauvres à bosser dur comme des esclaves,à payer les nombreuses factures comme des vaches à lait. (…) Qui est (sont) le(s) fautif(s) dans tout ça? Nous sommes tous responsables. Les politiques,les citoyens ordinaires, les médias, les nouvelles technologies, les gros patrons, les grosses entreprises à production…”
En effet, jusqu’à présent, et pendant longtemps le combat fut mener par certains entre le traitement par médicaments et le traitement verbal (génèralement d’orientation analytique).
Dans ce combat idéologique, d’autres praticiens et patients remarquent que l’association, finnement équilibré des deux approchent donnaient des résultats positifs, comme il est indiqué dans ce commentaire:
“Beaucoup d’entre vous témoignent de leur parcours personnel et expliquent pourquoi psys ou médicaments ont été bénéfiques ou au contraire inutiles: “Décidemment, nous n’arrivons pas à sortir du dualisme corps/esprit!” Agacé par la querelle de chapelle entre médicaments et psychanalyse, Guen raconte sa dépression et sa guérison:
“Pour ma part, j’ai bénéficié des trois: médicaments, psychanalyse, et thérapie cognitive. (…) Les médicaments m’ont permis de remonter la pente et de me mettre en position de commencer une réflexion sur soi. La psychanalyse m’a permis d’analyser un peu profondément un certain nombre de questions que je trimballais. Ça m’a permis de comprendre. Mais cela ne m’a pas guéri… Ce n’est pas parce que vous ’savez’ (dans une certaine mesure, on peut toujours aller plus loin, c’est sans fin), que vous parvenez à changer un certain nombre de comportements.”
FOledire, internaute nantais, témoigne également de ses dix années de dépression et de thérapies. Liée au décès de sa mère, sa dépression s’est accompagnée de comportements à risque et de tentatives de suicide. Il s’en est sorti grâce au Prozac et à la thérapie:
“Chez moi, le traitement a été bien suivi par le praticien, une fois enclenché le processus de guérison, il n’ a eu de cesse de contrôler tout cela au plus près. Je n’ai pas eu de phénomène de manque, jamais, et à ce moment-là, j’avais arrêté anxiolytiques et autres neuroleptiques.”
On pourrait clore le débat, là, mais une 3ème voix évidente s’impose de plus en plus, celle qui prend en compte l’étiologie au niveau de la société. Nous sommes dans une société produissant de la dépression, du moins un certain type de dépression qui s’énonce par le patient comme résultant du monde du travail par exemple. Est-ce une défense contre le fait d’être acteur de sa dépression ? Est-ce une réaction biologique contre un trop de pression/compression qui en ferait alors , tel un système de soupape ou une forme d’hibernation, un moyen d’évacuer un surplus de stress?
Il est interessant de noter que cette pathologie nous fait buter sur un plan épistémologique. C’est du corps, du psychique, du social ?
Sans doute les trois. Ainsi, la dépression serait aussi ce qui fait échec dans le corps, le psychique et la société. Une sorte presque d’affirmation par l’affaissemnt, une révolte silencieuse. Par exemple, une sortie de la dépression est l’expression de la colère, pas la furie, ni la violence mais ce qui anime un mouvent de révolte.
Maintenant, on pourait se demander ce qui empêche ce mouvement de révolte remplacé alors par la dépression (comme révolte silencieuse) ? Ou encore qu’est-ce qui empêche le sujet de s’autoriser psychiquement à se révolter autrement que silencieusement: un peu comme si une culpabilité inconsciente faisait pression contre ce mouvement alors même que consciement le patient comprend qu’il a de quoi ?
Et surtout si l’on garde à l’esprit que la dépression est en rapport avec le perte de l’objet, de quel objet s’agirait-il ?