Mes articles sur d’autres sites

pubpasbien

Même si je me consacre principalement à ce blog, il m’arrive d’écrire ailleurs. Principalement dans la communauté psychoweb et sur cybernétique et psyché. Carnégie que vous avez pu lire dans les commentaires est le webmaster de psychoweb, et je co-rédige avec ce dernier cybernétique et psyché. Je tiens particulièrement à cette collaboration car nous avons des lectures très différentes des choses donnant une richesse particulière au contenu (oui oui je suis prétentieux là, en tout cas je prétend beaucoup).

Bien que je mette le lien de certains de mes articles, je vous invite aussi à lire le reste.

>> Le soulèvement des machines est-il un drame Hégélien ?
Quel rapport avec ce philosophe qui a donné tant de mauvais souvenir aux lycéens et Terminator ? Vous le serez en lisant cet article.

>> Non je ne suis pas un animal !
Que d’efforts consacrés à se distinguer du règne animal tout en reprochant à la technologie d’être artificiel. Pourtant derrière ce double écueil se trouve cristallisé une énigme : celle du passage de la nature à la culture (Claude Levi Strauss si tu nous entends…)

>> Psychanalyse et neurosciences sur France culture.
Si certains se battent pour avoir raison, d’autres arrivent à dialoguer et à s’enrichir. Un vendredi de la philosophie, particulièrement passionnant et instructif.

>> Entretien avec François Ansermet et Pierre Magistretti : psychanalyse et biologie.
Quand deux disciplines si différentes se rencontrent, ce n’est pas forcément un malentendu qui se donne en spectacle mais la naissance d’un livre : À chacun son cerveau : plasticité neuronale et inconscient. Le formidable site Psynem nous offre un entretien vidéo des deux auteurs. Pour les plus pressés cet entrecroisement tourne autour de la notion de plasticité.

Aïe plus d’internet

En ce moment, j’attend une nouvelle alim pour ma freebox. Désolé mais ça va pas mal ralentir les mises à jours dans ce blog ainsi que mes temps de réponses aux commentaires.

EDIT:

C’est bon j’ai récupéré un transfo universel. Donc le net et de retour :)

Séduire pour blogguer

love jisee

Si l’on pourra me faire remarquer qu’affirmer que le bloggeur pour amener du monde doit séduire son lectorat, revient à enfoncer une porte ouverte, il ne serait pas illégitime de ma part de rétorquer que ce qu’on nomme séduction en psychanalyse implique bien plus ce que communément nous mettons dans la séduction. Ce billet n’aurait jamais, d’ailleurs, existé, si Melody, dans un commentaire ne m’avait pas fait remarquer cette dimension de la séduction. Comme quoi la question n’est pas si simple (oui,oui je sous-entend que si mon génie n’y a pas pensé, c’est que c’est inéluctablement complexe lol).

En psychanalyse la séduction peut se comprendre selon deux axes:

La séduction de type narcissique qui se résume à s’aimer à travers les autres dans les sens où on les séduits pour qu’ils nous renvoient une image aimante de soi : « à travers vos regards aimants je m’y vois et je me vois être aimé. Donc je m’aime ». Si ce type de séduction est à son paroxysme dans les personnalités de type narcissiques, elle en est une composante organisatrice de la personnalité de chacun. C’est un vecteur social qui prend source dès le stade du miroir, si brillamment analysé par Jacques Lacan.

L’autre type de séduction n’exclut en rien la première et peut s’y intriquer. Plus précisément, l’une et l’autre peuvent se faire écho et être un moyen de l’autre. Cet autre type est celui qui est le plus connu en psychanalyse car cette dernière a commencé avec elle. Cette séduction, est de type hystérique, elle détermine nos rapports avec nos modèles, nos parents etc. ce qui est recherché c’est l’amour non pas de soi mais de l’objet aimé. Elle rejoint la séduction narcissique lorsque que le processus de l’identification réussie. En effet, Freud, avait décrit le premier lien d’amour comme étant une identification primordiale. Autrement dit on s’identifie à l’objet aimé. Si l’on s’y identifie c’est parce qu’on l’aime. Du coup si l’on met en soi un objet qu’on aime et que donc celui-ci devient une partie de soi, dans ce cas, alors, ceci revient à aimer une partie de soi-même. C’est en sommes un processus de va et vient entre l’extérieur et l’intérieur puis inversement. C’est ainsi que ce créé un lien entre soi et le monde.

Maintenant, le lecteur pourra a juste titre poser la question : aimer l’objet, certes, mais quel est-il ou plutôt qui ? Si vous vous posez cette question une voie de psychologue s’ouvre à vous (eheh)

Si primordialement le premier lien d’amour se fait à l’égard de la mère. Le père on fera aussi l’objet dans un second temps mais de façon différente.

Pour comprendre ce type d’amour, il faut que je dise quelques mots sur la fonction paternelle, fonction qui a une large part dans les théories de Lacan (oui encore lui, j’adore ce type). Si Lacan parle autant du père c’est pourtant chez Freud que tout commence. Mais cet homme fut guidé par ces patientes hystériques (oui le savoir commence toujours avec les femmes, pas seulement hystérique d’ailleurs). Je vais être bref car il ne sera pas utile de tout dire (de toutes façon, ce n’est pas possible). Il est alors convenu que ce que je vais dire ne résume pas toute la fonction paternelle, et que j’en évoquerait qu’un petit aspect. Ce père sur le plan symbolique a pour fonction d’ordonner une loi, de poser un interdit. Cela s’explique car il est celui qui va séparer l’enfant de sa mère : c’est parce qu’il y un père qui est l’objet du désir de la mère et qu’il est celui qui peut lui donner ce quelque chose que l’enfant n’ a pas, que ce dernier apprend avec amertume qu’il n’est pas tout pour la mère : « il y a donc un être qui a un tel pouvoir, cet être j’en suis aussi un successeur. Il peut m’indiquer une voie à suivre car il a ce pouvoir ». C’est dans ce contexte entre autre que l’enfant rentre dans la loi du père. Mais ce pouvoir n’est possible que si la mère le fait exister puisque c’est à travers le fait que l’objet du désir de la mère ce fait à l’endroit du père, que l’enfant s’intéressera à ce pouvoir. Deux voies peuvent alors s’ouvrir : l’identification et être aimé.
Ainsi, la séduction dans la position hystérique vise être aimé de cet être qui est supposé avoir ce pouvoir qui ordonne une loi. S’il est aussi vrai qu’on cherchera à être comme cet être en tant qu’il est supposé ne pas être dépourvu de ce pouvoir, nous ne tombons pas pour autant dans une alternative binaire entre séduction et identification puisque l’identification est le premier lien d’amour : s’identifier à l’objet aimé.

A partir de là nous pouvons faire remarquer la complexité du processus de séduction sur les blogs. En effet, ceci ne se réduit pas à séduire des extensions narcissiques de soi-même. Elle vise aussi ce qui fait office de fonction paternelle sur le net et plus particulièrement dans les blogosphères. Dans ce contexte, on peut rencontrer des pères symboliques de différentes manières. Ce qui pourrait venir le plus vite à l’esprit sont ces bloggeurs qui ont acquis de grandes compétences et connaissances faisant d’eux des influenceurs. Sauf que sur le web nous sommes tous réduit à une loi implacable. Petite devinette : qui sur le net fait la pluie et le beau temps ? qui régie par ses règles le bon référencement des blogs ? Qui nous oblige à adapter nos outils pour ne pas êtres bannis ? qui nous donne une note tous les 3, 6 mois ? Qui hiérarchise l’importance d’un blog en fonction de critères qui parfois nous échappe ? Qui est celui que d’autres puissants cherchent à dépasser ? Qui mène la danse ?

Oui, oui il s’agit bien de Google (et ses fameuses Google dance) qui par la loi qu’il impose (il nous impose sa loi) incarne une fonction paternelle. Et d’ailleurs pas n’importe quel père. Une sorte de méta père, ce que Freud appelait « père de la horde primitive » (cf Freud, Totem et tabou,1911), celui qui jouie de tous les pouvoirs. Cette place est peut être envieuse, mais en appelle au meurtre : il y aura toujours des fils qui voudront cette place.

Maintenant je m’attend à la critique que tous ceci n’est que théorie phalocratique, qu’encore une fois la psychanalyse fait preuve, lâchons le grand mot, de machisme ! En effet, l’on pourra reprocher que ces conceptions inféodent le pouvoir au masculin. Je crois qu’il serait alors important, au risque d’être lourd, d’insister sur ce que j’ai évoquer plus haut. Si ce pouvoir est celui du père symbolique, ce n’est qu’à une seule et unique condition : c’est la femme et la mère qui le donne, le fait attribuer, le suppose chez le père. Elle est donc la source de ce pouvoir, qu’on appelle depuis Lacan, le phallus (qui ne se réduit pas au penis). De plus, je pense qu’il est important de rappeler comment la psychanalyse débute. En effet, ce savoir sur l’inconscient que commença à tirer Freud, n’est venu que de sa rencontre avec ces patientes hystériques qui l’invita à se taire. La psychanalyse commence avec le travail de Freud sur ce que dit l’hystérie à propos féminin. Plus tard lorsqu’il introduira le concept de pulsion de vie, qu’il appelle aussi Eros, il précise que cette conception recouvre celle de Socrate et Platon. Dans le banquet qui est un récit sur l’amour, Platon écrit à travers le récit de Socrate, que ce dernier a appris sa conception d’Eros par une prétresse, Diotime. cette conception génialissime de l’amour, Socrate le doit à une femme.

D’ailleurs, cet article n’aurait jamais existé, et du coup je n’aurais sans doute jamais fait de rapprochement entre Google et la fonction paternelle, si Melody, donc une femme, ne m’avait pas fait une remarque sur la séduction dans les blogs. Est-ce dans la séduction que je me suis mis à écrire ce si long article ? Je répondrais que les fameuses muses, celles qui inspirent sont des femmes dans la mythologie grecque. A mon avis, ce n’est pour rien. ;)

Psychanalyse et internet : problématique

interpsyk

La psychanalyse et internet peuvent-ils faire bon ménage ? Non pas que les espaces manquent, au contraire les nombreux sites de qualités en attestent. Il s’agit davantage de pointer les difficultés, donc les questionnements qui se posent lorsque que l’on s’oriente d’une approche analytique à propos de cet objet moderne. En effet, parler de psychanalyse, c’est parler d’inconscient. Or parlons-nous de l’inconscient du lecteur, lorsque celui-ci lit sur ce blog, qu’ inconsciemment il se passe ceci ou cela sur la toile, alors même qu’il est au moment de la lecture, puis éventuellement par la suite, à l’écriture d’un commentaire, internaute ? Au final, ne faisons-nous pas plutôt de la phénoménologie que de la psychanalyse ?

Ce problème peut se poser d’ailleurs à tous ce qu’on appelle la psychanalyse appliquée, à savoir appliquée à des objets culturelles et anthropologiques. Ce qui pose question vient du fait que la psychanalyse met en avant la singularité de l’individu, non pas uniquement parce que chacun est différent, mais surtout parce que la psychanalyse insiste sur le fait que nous avons une façon bien à nous de s’approprier le monde, de l’utiliser, et que surtout nous interprétons le sens des choses d’une façon à servir des exigences soit défensives soit pulsionnelles, en un mot égoïste !

Une piste intéressante est celle des groupes. En effet, Freud dans « psychologie des foules et analyse du moi », avait écrit :

« la psychologie individuelle est aussi, d’emblée et simultanément, une psychologie sociale. »

Par la suite, Didier Anzieu avait dégager un aspect primordiale du sédiment du groupe avec l’idée que ce qui lie un groupe pour un temps c’est le fait que chacun participe à une illusion groupale (”nous aimons tous, nous sommes un bon groupe, tout le monde est à égalité”) qui consiste à mettre en commun une toute puissance (Moi idéal). De plus chacun trouve son rôle en tant que membre par le fait d’incarner des fonctions qui sont les mêmes que dans les appareils psychiques individuels. On retrouvera dans le groupe ce qui correspond au ça, au surmoi et au moi, mais aussi des processus comme le clivage bon/mauvais objet et bien d’autres. Ainsi l’on peut parler d’un « singulier pluriel » pour reprendre le titre d’un des livres récents de René Kaes. D’ailleurs, ce dernier s’est intéressé à ce qui fait groupe au niveau inconscient et aboutie entre autre au concept « d’alliance inconsciente ». Comment nos inconscient trouvent-ils intérêt les uns aux autres ? voici une question qui ne manque pas de se poser sur le net.

vous l’avez compris je suppose, la seule approche analytique viable au sujet du web est celle qui prend suite dans l’approche groupale. Au moment où le net devient un enjeu culturelle, économique voir politique de plus en plus grand, c’est à travers un terme que l’importance du groupe est reconnue : “Le web 2.0″, devenu depuis quelques jours “les médias sociaux“. Mais beaucoup diront à juste à titre que le web et même avant (usenet et autre), a toujours été un phénomène de groupe : il suffit de voir l’exemple des Forums qui n’ont pas attendu le tout votable et commentable, avant d’exister. Il est intéressant de noter que pour exister sur le net de manière visible, grand nombre de conseils tournent autour de l’idée de communauté : liez-vous à d’autres, commentez, utilisez les outils de mise en communauté (mybloglog, twitter, se proposer de rédiger dans d’autres blogs et évidemment, ne pas oublier les forums). « être au web » n’est possible que dans une ou des communautés ou des groupes d’amis, de connaissances, de professionnel. On a beaucoup dit des blogs qu’ils étaient des journal intimes numériques. Vaste hérésie ! Le blog « intime », sont des espaces de l’intime qu’on veut que d’autres sachent. Autrement dit, du pas vraiment intime dés lors qu’on est son propre paparazzi.

Maintenant, revenons à l’objet initial de cet article. Si la psychanalyse c’est l’inconscient et que le web c’est du groupe, du collectif, dans ce cas peut-on dire que la psychanalyse doit s’intéresser à propos d’internet d’un inconscient collectif en ligne ?

En effet, la psychanalyse de groupe, se trouve régulièrement questionner sur un point litigieux entre Freud et Jung : l’inconscient collectif que défend ce dernier. Ici se trouve soit une différence subtile soit une querelle de mots à propos de deux grandes écoles qui s’affrontent de manière fratricide. Je vous en laisse en juger…

Jung a développer cette idée que les groupes, les nations avaient un inconscient qui leur étaient propres. Et qu’un inconscient était spécifique à une nation. Freud et ses successeurs défendirent l’idée que cet inconscient même groupal était structuré de la même manière, malgré une diversité de formes et de destins. Autrement dit l’inconscient se composent au plus profond d’invariants et d’universalité. L’invariant le plus célèbre étant l’universalité du complexe d’œdipe. Ce point est primordial car il permet de comprendre le paradoxe et l’articulation entre singularité et universalité dans la psychanalyse. Si l’inconscient est dans le singulier, pourquoi élaborer des théorie générale ? Si l’inconscient est propre à chacun, comment penser l’inconscient dans le groupe ? Vous pouvez voir que ce questionnement est le même que pour celui entre psychanalyse et internet. Si l’approche, la lecture, l’interprétation de l’inconscient (car son inconscient on ne peut que l’interpréter) reste toujours singulière, relative et unique, elle ne se fait qu’à partir d’invariants de bases qui sont universaux. Kant disait que la connaissance commençait avec l’expérience mais ne s’y réduitsait pas. Cela veut dire qu’avant même d’expérimenter les choses, d’y construire une approche singulière, il existe certaines choses universelles et innées. Or Freud en bon Darwinien part du principe que le développement de l’individu (ontogenèse) répète celui de l’espèce (phylogenèse).

Ainsi quelle développement de notre civilisation répétons-nous sur le net ?

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A lire : Vous pouvez consulter les articles de Yann leroux sur la question des eGroupes

Lorem ipsum ou le texte-image

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Non, il ne s’agit pas d’un néologisme de ma part. Lorem Ipsum est le terme désignant un générateur de faux texte qu’utilise les maquettistes pour avoir une idée de leur productions. Sans avoir a taper un texte. c’est un texte qui en terme de nombre de mots d’espacement et de variance de la longueur du mot, ressemble à un vrai texte contrairement à un texte taper au hasard. A la fois il donne l’impression d’être un vrai texte mais très vite l’on sent rend compte que ça veut rien dire ou qu’il s’agit d’une langue inconnu. cette langue ressemblant a du latin donne ainsi une impression d’autre langue. Même les plus érudits n’y comprendront rien car seuls certains mots sont effectivement du latin. Lorem Ipsum a été mis au point en 1500 par un imprimeur anonyme pour se rendre compte de l’aspect global d’une page. A l’origine le premier lorem ipsum se basait sur quelques vers d’un texte de Cicéron sur la jouissance (enfin selon ma traduction de psy XD), le “De finibus” :

dolorem ipsum, quia dolor sit, amet, consectetur, adipisci velit, sed quia non numquam eius modi tempora incidunt, ut labore et dolore magnam aliquam” (”et personne n’aime ni ne recherche la douleur comme douleur, mais parce qu’il arrive quelquefois que, par le travail et par la peine, on parvient à jouir d’une grande volupté”).

Le reste du lorem ipsum, nous ne savons pas malheureusement comment il a été inventé. Partant des imprimeurs, puis repris par les maquettistes et autres utlisateurs de PAO, Lorem ipsum fut évidemment adopté par les webmasters. Une simple recherche google vous montrera ô combien ce faux texte est répandu.

Si je vous parle de Lorem ipsum, c’est pour attirer votre attention sur le fait que le net, du moins les sites web, sont des contenants avant même d’être des contenus. Des cadres-images, un espace-image. Ainsi Lorem ipsum qui est un faux texte, un texte-image voit disparaître le sens sous l’image, le visuel. De nombreux blogs ou service web 2.0 soignent l’aspect visuel. D’une part pour donner envie (la séduction de l’image) mais surtout parce que ce cadre donne une enveloppe, un espace, des repères : Le webmaster se pose la question de savoir, où mettre quoi et surtout comment, que doit voir le public en premier et qu’il ne doit pas rater, quelles impressions veux-je donner etc.

Si l’esthétique est de mise, ce n’est pas uniquement dans l’exigence du beau (notion somme toute subjective) que l’image trouve fonction. L’internaute doit s’y sentir bien, inclus dans un contenant rassurant mais aussi il doit pouvoir facilement s’approprier les fonctions que le webmaster aimerait qu’il utilise (commentaires, navigations, syndication rss, newsletter, contact etc). Le «home» du site, de la page est un contenant, une enveloppe qui doit assurer la cohésion du site.

Ainsi, en plus de la fonction de représenter quelque chose, c’est à dire représenter un objet qui est absent (une image est l’image de quelque chose qui n’est pas là au moment où l’on regarde l’image), l’image selon Serge Tisseron s’analyse par deux autres fonctions : la transformation et l’enveloppement[1] :

Les schèmes de transformations de l’image correspondent à l’évocation et l’induction d’un mouvement vers, d’une action. Ainsi la qualité d’un design et des icônes qui le composent se déterminent aussi par les actions facilement repérables qui sont possibles sur le site. Par exemple l’icône d’une flèche représentant l’acte de revenir en arrière.

En outre, on trouve dans les images une capacité à créer une enveloppe, un espace commun avec nous (schème d’enveloppement). Ainsi, la capacité d’un design d’envelopper un internaute dans le “home” du bloggeur, influence l’envie de rester de son espace. Autrement dit, cette espace commun entre bloggeurs et lecteurs, ne peut se faire qu’à condition que cette enveloppe commune soit suffisamment agréable. Il y a bien sûr le contenu mais avant de s’y intéresser, les pouvoirs de l’image viennent réclamer leurs droits. A ce moment là même le texte est image. D’ailleurs, sur les blogs qui ont beaucoup d’audience souvent la mise en forme du texte (le design du texte en sommes) est particulièrement bien soignée.

Vos lecteurs sont-ils bien chez vous ?

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[1] Serge Tisseron, Psychanalyse de l’image.

L’Histoire de l’informatique, un documentaire video de 2h30

Antoine nous fait découvrir ce documentaire passionnant :

L’Histoire de l’informatique, un documentaire video de 2h30

Toute construction humaine à une histoire, une mythologie et même une préhistoire.

Blogué avec le Navigateur Flock

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Je ne pense pas donc je ne suis pas

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Texte de Guy Massat:
http://www.cercle-psychanalytique-paris.fr/

“L’inconscient c’est « Je ne suis pas ».
Merci d’être venu. Merci pour votre courage. Merci pour votre courage
car, l’inconscient ça fait peur. Il se pourrait bien même que le mot
inconscient, ce signifiant, dès qu’on l’interroge, ou que simplement on
le prononce, ait des effets de sens perturbateurs qui détermineraient, à
notre insu, des comportements de rejet. L’inconscient nous fait peur car
l’inconscient c’est comme l’ananké des Grecs, le destin, la nécessité, à
laquelle sont soumis sans exception tous les êtres vivants, les dieux
comme les hommes, « nul vivant ne peut s’y soustraire », explique
Freud, dans « Au-delà du principe de plaisir ». L’inconscient nous fait
inconsciemment peur. Pourquoi ? parce que dans l’inconscient : nous ne
sommes pas, nous dit Lacan. Dans le conscient nous-sommes, plus ou
moins tranquille ou avec une certaine intranquillité diffuse, mais nous
sommes. Par contre dans l’inconscient nous ne sommes pas.
L’inconscient c’est « Je ne suis pas ». C’est que pour l’inconscient le
conscient n’est qu’un fantasme, et fantasme a pour racine fantôme.
Personne n’aime être réduit à l’état de fantôme. Dans « La logique du
fantasme » Lacan sépare l’inconscient du ça. Avec le ça nous pouvons
dire
« je ne pense pas » et, comme vous pouvez le penser, « je ne pense
pas » reste encore une pensée. Ainsi, le ça pense , le ça parle, le ça
imagine , le ça désire. On peut très bien s’en arranger. En revanche,
l’inconscient c’est : « je ne suis pas ». Je ne suis pas mon corps, je ne
suis pas mon esprit, je ne suis pas mon ça. Si je ne suis pas ce que je
suis, je ne suis rien pour le conscient. Je passe tel un fantasme Je passe
avec l’inconscient continuellement à l’extérieur de ce qui m’englobe. Et
là, tout le monde a peur. C’est normal. On veut bien ne pas penser mais
« ne pas être » nous terrifie. Qui voudrait à ses propres yeux cesser
d’exister ? Même Achille aux enfers, lui qui a connu la renommée la plus
grande, dit qu’il préfèrerait « être un gardien de vaches, au service d’un
pauvre fermier qui n’aurait quasiment rien à boire et à manger » plutôt
que de ne pas être. Même celui qui se suicide ne le fait, en toute rigueur,
que pour sauver son être. « Adieu humanité cruelle », ma mort montre
que par delà toi, je suis mieux que toi, c’est-à-dire un être beaucoup plus
être que toi. Mieux vaut être un lion mort, qu’un chien vivant.
L’inconscient c’est l’ordre du devenir et l’être c’est l’ordre du conscient.
Que sommes-nous si nous ne sommes pas ? Nous sommes du devenir. Si
je ne suis pas, je deviens, mais je deviens quoi ? « Deviens ce que tu
es » dit Pindare, c’est-à-dire du devenir. Mais si je deviens je ne suis
pas, je suis personne, je suis vide, je suis rien, je suis non-né, disparu
depuis toujours. Vous connaissez les dernière paroles de Lacan sur son
lit de mort . Elles illustrent le séminaire de toute sa vie : Il a dit au
moment de mourir :« je suis obstiné, je disparais »…”

Lire la suite : L’inconscient c’est “je ne suis pas”

Si je cite ce texte, ce n’est pour une nulle autre raison que de souligner que d’emblée la psychanalyse définit son champ dans ce qu’il convient d’appeler : refus de notre nature. Ce qu’un certain idéalisme chère à Descartes, a définit notre nature dans une positivité : l’homme est conscience, l’homme est être pensant, homme conscient de ce qu’il dit, de ce qu’il est, il sait ce qu’il est, la psychanalyse, elle, remet les pendules à l’heure (leurs) ou plutôt, selon le point de vue, la dérègle, en étendant, l’humanité à ce qu’on convient d’appeler l’inhumain. Au final nous sommes dans ce qu’on dit ne pas être. Pour le dire autrement nous définissant “humain” par une dénégation. Ce qu’on classe dans l’inhumain comme horrible, amorale, seul l’homme en fait la démonstration dans les actes.

Si Freud, souligne : “rien de ce qui est inhumain ne m’est étranger” et qui par là rejoint l’inquiétante étrangeté ou plutôt devrait-on dire le “non-familièrement intime” (traduction personnelle), on pourrait y préciser que cet étranger inhumain, se recouvre souvent dans des actes, que seul l’homme produit. Autrement dit, un retour incongru et étonnant du refoulé sous la forme d’une-bévue. Une bévue, tellement regrettablement inattendue qu’elle est devenu acte. Concluons donc en laissant une parole fortement appropriée de Jacques-Alain Miller :

« Ce que tu as voulu et que tu ignores, ce sont les conséquences de tes actes qui te l’apprennent »

Lettres à l’opinion éclairée

——–

En lien avec cet article vous pouvez également lire :

Freud est sur Twitter ! incroyable !

En bon billet du dimanche voici un article conçu comme un manche. Jour de repos, également pour mon cerveau. Un peu d’humour pour vous les petits mamours (non ce n’est pas un poème laureat du métro ;)).
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Pour ainsi dire, la nouvelle que j’annonce est sans commune mesure : Freud est sur twitter. Oui, oui vous avez bien entendu, le Freud, The famous one. Après un passage éclair sur seesmic, ne voilà-t-il pas qu’il s’essaye au microblogging, le bougre. Je sens que vous vous impatientez. Cliquez sur l’image en bas pour twitter avec Sigmund.

GTA 4 : Attention danger. Il n’y a que Freud pour ne pas s’inquiéter ?

gta4.png
Je n’apprendrais pas ça à grand monde, je pense. GTA 4 est sortie. Oui, le 4 ème opus de cette saga scandaleuse, où tout est permis. Sonnette d’alarme : “les joueurs vont devenir des psychopathes, ah la la il manquait plus que ça !”. Mais pourquoi donc jouer aux psychopathes ?

Je pense qu’il est temps de revenir dans le passé en 1905 ou 1906 où un certain Sigmund Freud avait écrit “Personnages psychopathiques à la scène” (in résultats, idées, problèmes I, PUF). Texte de quelques pages où Freud part du constat que les personnages des grandes tragédies grecques seraient considérés comme très atteints et dangereux. En effet, les personnages de jeux vidéos sont des petits joueurs (sans mauvais jeu de mot… Et pourtant si) à coté d’un Oreste ou encore d’un Œdipe.

petit extrait:

“Le fait pour l’adulte de participer par le regard au jeu du théâtre a la même fonction que le jeu pour l’enfant, dont l’espoir tâtonnant de pouvoir s’égaler à l’adulte se trouve ainsi satisfait. Le spectateur vit trop peu de choses, il se sent comme un “un misérable à qui rien de grand ne peut arriver”, il a dû depuis longtemps étouffer, mieux déplacer son ambition d’être en tant que moi au centre des rouages de l’univers, il veut sentir, agir, tout modeler selon son désir, bref être un héros, et les acteurs-poêtes du théatre le lui rendent possible en lui permettant l’identification avec un héros. En la circonstance ils lui épargnent aussi quelques chose, car le spectateur sait bien qu’une telle activation de sa personne dans l’héroîsme n’est pas possible sans douleurs, souffrances ni pénibles appréhensions qui suppriment presque la jouissance; il sait aussi qu’il n’a qu’une vie et que peut-être il succombera dans un tel combat contre les résistances. Aussi sa jouissance présuppose-t-elle l’illusion, c’est à dire l’adoucissement de la souffrance par l’assurance que premièrement c’est un autre qui agit et souffre [...], et que deuxièmement ce n’est finalement qu’un jeu [...], céder impunément à des motions réprimés.”

S. Freud, “Personnages psychopathiques à la scène” (1906), trad. J. Altounian, A. Bourguignon, P. Cotet, A. Rauzy, in Résultats, idées, problèmes, I, Paris, Presses Universitaires de France, 1984.

On pourrait rétorquer, comme le fait naïvement certains, que dans les jeux vidéos on agit. Oui c’est certains, l’acteur aussi agit, d’ailleurs il est celui qui fait acte, qui joue le personnage, s’y identifie, se met à sa place, le travaille etc. Antony Hopkins a-til mangé des hommes parce qu’il a incarné Hannibal Lecter ?

Si le joueur prend du plaisir à tout casser dans le jeu, c’est bien parce qu’il se l’interdirait dans la réalité : le névrosé est comme ça, il jouie dans le déplacement. Laissons donc ces petits moments où l’on peut berner notre moralité.

Le rêve américain du web

Gagner de l’argent avec internet et notamment via son blog, est le nouveau fer de lance de la blogosphère. Ne serait-il pas formidable que chacun gagne un petit pécule pour le dur travail qu’il fournit sur son blog ? Ne dit-on pas que tout travail mérite salaire ? Pourquoi certains gagnent des sous et pas moi ? Et puis c’est bien connu le net est un endroit où tout est simple et plus facile. Il y a google adsense qui permettrait cela. Mais pourquoi donc ça vient pas ?

En effet, la réalité est tout autre. Vivre du web, demande beaucoup de travail et de connaissance. C’est presque un métier en soi. Un métier d’entrepreneur bien sûr. Ceci prouve qu’internet est bel et bien de la réalité extérieur où il n’est pas plus facile de gagner sa vie qu’offline. Lorsque nous regardons les choses de prêt, qui gagne vraiment de l’argent via son blog et surtout comment ?

Plusieurs constats s’imposent :

Au final cela demande pas mal de connaissance sur le fonctionnement du web mais aussi des compétences d’entrepreneurs.

En résumé, pour pouvoir faire de l’argent via son blog, il faut déjà savoir en faire tout court. Par exemple dans la blogosphère francophone on peut citer Eric Dupin qui gagne de l’argent sur son blog mais il est déjà entrepreneur, dans le métier du web et a donc une très bonne connaissance du web et surtout il parle du web. D’ailleurs dans un de ces articles il évoque très justement, l’idée d’un métier propre au gain d’argent dans les blogs. En effet, ce qu’on appelle la monétisation des blogs, demande pas mal de travail, de compétences et de connaissances. lorsqu’on lit les conseils de monetiweb, blog sur la monétisation. On se rend compte du travail à fournir. Et même pour les plus habilles, ça ne fonctionne pas forcément.

Si l’illusion de gagner facilement de l’argent via son blog, peut être comparé à un rêve américain, c’est sans doute l’analogie avec la ruée vers l’or qui reste la meilleure métaphore. L’espace américain a représenté pour beaucoup l’espoir de faire fortune, de devenir riche, sauf que la plupart se sont cassé les dents. Cependant certains ont fait fortune, mais pas ceux qu’on croit. De manière nettement moins romanesque, les plus grands gagnants furent ceux qui ont vendu des outils : pioches, pelles, divers matériels ou encore des pantalons (oui, oui les jeans Levi’s).

D’autres encore ont parcouru l’amérique à la recherche vaine de l’eldorado

Bien que l’eldorado et la ruée vers l’or se déroulaient dans un espace réel comme les amériques, c’était bien pour trouver un espace fantasmatique. En des termes winnicottien, un objet de la réalité extérieur était utilisé comme un objet psychique et interne. Ceci est la première définition de l’objet transitionnel : c’est à dire, un objet externe qui une fonction interne, qui est traité comme tel et qui a donc des propriétés psychiques donc inconsciente. L’existence d’un tel objet est rendu possible dans un espace que Winnicott décrit comme une aire d’illusion et qu’il nomme en toute logique « aire transitionnel », une aire entre la réalité interne et la réalité externe.

Si le web ou le Far West peuvent être facilement pris comme objet/aire transitionnel, c’est parce qu’ils peuvent se définir aisément comme des « ailleurs », des « ailleurs qu’ici », un ailleurs de la réalité actuelle. Les amériques étaient ce pays, loin, nouveau ou tout est possible, mais surtout différent de l’espace actuel des futurs migrants. Pour le Far West cet ailleurs l’était tellement qu’on pouvait aisément y projeter ses fantasmes. Le web quant à lui a cette particulièrement d’être ailleurs, vers différents extérieurs divers et variés mais également un ici, on y accède d’un chez soi, un « home » : on a souvent un espace personnel de départ, un pc, une page d’acceuil type netvibes ou igoogle, ses marques pages et favoris etc. Plus le web évolue plus il permet de faire des va et vient entre « home » et des sites extérieurs. Et ceci de plus en plus intégré à un même ensemble. Il est possible depuis un site extérieur de le lier à son « home » de plus en plus facilement et avec le moins de manœuvres possibles.

L’objet transitionnel a un but bien précis et final : Accepter la réalité extérieur. En effet il permet de faire une transition entre la réalité fantasmatique et l’acception de la réalité externe. L’illusion aurait ainsi une fonction psychique de compromis et prépare progressivement à la dure réalité. C’est par cette fonction que l’on peut la distinguer de l’illusoire qui échoue dans l’acception de la réalité. L’illusoire est donc l’échec de l’illusion quant à son but.

Croire pendant un temps que l’on peut gagner de l’argent facilement sur le net puis se rendre compte progressivement que ce n’est pas le cas peut, certes, être vécu comme un désillusion et une frustration, mais inviterait aussi à chercher à gagner sa vie ailleurs.